samedi 14 mars 2009

Grand Paris : "fausses formules" et "solutions de transition"

La mission sénatoriale sur « l'organisation et l'évolution des collectivités territoriales », mise sur pied par le président du Sénat Gérard Larcher et présidée par Claude Belot (sénateur de Charente-Maritime), a remis son rapport d'étape ce mercredi 11 mars. La veille, Edouard Balladur a suggéré, à l’occasion de son audition par les sénateurs, que soit créée une communauté urbaine de Paris. Cette piste alternative intervient après la « levée de boucliers » provoquée par sa proposition de fusionner les 4 départements de Paris et de la petite couronne pour constituer une collectivité singulière du « Grand Paris », de nature supra-locale. Le Chef de l’Etat ayant lui-même manifesté son scepticisme, Edouard Balladur propose une alternative fondée sur une logique de coopération intercommunale. « Il faut organiser une intercommunalité forte dans la petite couronne », a-t-il déclaré, signalant au passage qu’il n'y avait pas eu, au cours de ces dernières années, d'efforts et de volonté politique de créer une communauté urbaine autour de Paris alors que la région Ile-de-France est la région où l'intercommunalité est la moins développée en France, en particulier dans la petite couronne ». « Peut-être qu'une solution de transition serait de créer une communauté urbaine » en attendant d’aboutir à la solution proposée dans son rapport, a-t-il suggéré.

"Solution de transition" qu'il réaffirme ici dans le talk Orange/Le Figaro :




Commentaire :

L'ancien Premier ministre propose dans son rapport la constitution de Métropoles ou de communes nouvelles (issues de l'intercommunalité communautaire) en collectivités territoriales de plein exercice. Pourquoi le coeur de l'agglomération de Paris n'aurait-il pas droit à cette perspective institutionnelle? Entre le "mastodonte" supra-local de 6,5 millions d'habitants préconisé dans le rapport Balladur et la cellule communale de base, il faudra bien trouver une maille territoriale intermédiaire pour assurer les fonctions de gestion urbaine de proximité. Dans ces conditions, pourquoi des communautés d'agglomération renforcées dans leurs périmètres et leurs compétences (atteignant une masse critique autour de 400 000 habitants) ne pourraient-elles pas se transformer en "communes nouvelles" ou en "métropoles"?
8 à 10 grands "boroughs", assis sur des logiques de polarités fortes, pourraient alors émerger et se rassembler avec la Ville de Paris dans une fédération métropolitaine du Grand Paris.