samedi 30 mai 2009

Grand Paris : Qui sont les nouveaux professionnels de l’illusionnisme? Par Marc Wiel, urbaniste

L’urbaniste Marc Wiel livre une analyse critique sur les partis pris « stratégiques » des 10 équipes internationales mandatées par l’Élysée pour penser le Grand Paris de 2030.
Tout en saluant l’intensité intellectuelle suscitée par la démarche, son analyse démontre clairement que la seule remise en cause de l’urbanisme réglementaire de zoning ne suffit pas à résorber la spécialisation sociale et fonctionnelle des territoires et la ségrégation urbaine qu’elle sous-tend. La mobilité facilitée, pourtant vantée par le Président de la République, en est tout aussi responsable. Dans ces conditions, la déréglementation du code de l’urbanisme, préconisation reprise par Nicolas Sarkozy, reste un fantasme d’architecte.
A l’inverse, selon Marc Wiel, « il devient nécessaire de mettre au point des fiscalités de la mobilité et des localisations qui jouent un rôle de régulation, afin de pouvoir lutter contre les excès de concentration des entreprises et de ségrégation sociale de l’habitat ». Mais « l’incapacité du système institutionnel à mutualiser des moyens financiers pour harmoniser les politiques d’aménagement et de déplacements » nourrit les mécanismes fonciers de la ségrégation. D’où l’urgente nécessité de réformer la gouvernance de la métropole parisienne. Une question pourtant délibérément renvoyée aux « calendes grecques » par Nicolas Sarkozy.

> Lire l'article de Marc Wiel :
http://www.urbaplus.org/IMG/pdf/Grand_Paris_Wiel_mai2009.pdf




















A lire aussi dans Ville, rail et transports :

"Grand Paris : désacralisons la vitesse des transports" - No 474, 17 juin 2009.- pp. 38-43

Résumé :
Ingénieur et urbaniste, Marc Wiel se demande si l'amélioration des conditions de déplacements (individuels ou collectifs) ne peut pas comporter plus d'inconvénients que d'avantages car la ville est un système complexe qui exige beaucoup de précautions et de mesure dans les choix. Il évoque le rôle joué par la dynamique institutionnelle dans l'inversion de l'attitude vis-à-vis des transports collectifs. Pour lui, la consultation sur le Grand Paris a permis de vérifier les limites de la compréhension des rapports entre les politiques de transports et d'urbanisme. Il affirme aussi qu'il n'est pas souhaitable que les transports publics deviennent de plus en plus rapides.