jeudi 8 avril 2010

"Incongruité française"

Dans sa lettre d'information, le CNJU livre sa réaction sur une tribune que l'association Urbanistes des territoires (UT) a fait paraître le 5 avril 2010 dans La Gazette des communes sur l'affaire du concours d'ingénieur territorial dont l'option urbanisme a été fermée aux candidats-diplômés issus de l'université.

Morceaux choisis :

"Sur le fond, cette tribune dénonce l'éviction des urbanistes diplômés de l’université à l’option urbanisme du concours d'ingénieur territorial mais ne fait aucunement mention aux soutiens politiques massifs enregistrés par le CNJU depuis plusieurs mois : 60 parlementaires et plus de 200 élus locaux, dont les présidents des principales associations d’élus locaux (AMF, AdCF, AMGVF, ACUF). Au lieu de faire état de ces soutiens politiques de premier plan, l’association UT convoque des références historiques (Cerdà, Sitte, Poëte, Geddes) pour attester de la prétendue scientificité de l’urbanisme (...) En effet, ce ne sont pas ces illustres références qui vont permettre la réécriture des décrets de 2002 et de 2007 et restauration de l’accès des universitaires à la mention urbanisme du concours mais bien les élus qui nous soutiennent."

"(...)

De fait,

tout en mentionnant « l’incongruité typiquement française » de ne pas offrir la possibilité

aux jeunes urbanistes sortant de l’université de pouvoir se présenter au concours

d’ingénieur territorial, les auteurs adoptent un positionnement ambigu à l’égard des

formations supérieures en urbanisme : ils laissent à penser que c’est au CNFPT de

superviser une refonte techniciste des diplômes pour que les jeunes urbanistes puissent

enfin rentrer dans les cases administratives.

Le CNJU rappelle qu'une technicisation des formations à l’urbanisme nierait la réalité de

pratiques professionnelles : ce n’est pas à l’urbaniste de calculer le dimensionnement des

voiries urbaines, les structures de chaussées ou le nombre de fourreaux dans les

tranchées communes. Ce travail est celui d’un ingénieur en génie civil et les urbanistes ne

le revendiquent pas. Logiquement, les diplômés de l’université aspirant à un exercice

professionnel d’urbaniste au sein des collectivités ne prétendent pas candidater à l’option

« infrastructures et réseaux » du concours. A contrario, l'attribution d'un "domaine

réservé", l'option urbanisme du concours, au seuls ingénieurs, architectes et géomètres

experts constitue une usurpation professionnelle, et s'apparente, pour le dire autrement, à

une véritable « cannibalisation » du métier d'urbaniste".

> En savoir plus, en lisant la réaction complète du CNJU ainsi que la tribune d'UT