dimanche 30 juin 2013

Les positions de l’AdCF sur la gouvernance du Grand Paris


Le président de l'Assemblée des Communautés de France (AdCF), Daniel Delaveau, et Estelle Grelier, vice-présidente de l’AdCF, ont été auditionnés par le rapporteur Olivier Dussopt le mardi 25 juin 2013, dans le cadre d’une audition commune avec les représentants de l’ACUF et de l’AMGVF consacrée au projet de loi de modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles. Une audition au cours de laquelle l’AdCF a exprimé son souhait de voir l’Assemblée nationale réintroduire des dispositions pour achever la carte de l’intercommunalité en Ile-de-France, réintégrer dès le premier texte la création du Haut conseil des territoires, donner davantage de cohérence aux missions de « chefs de file » en rationalisant le nombre de schémas régionaux, renforcer les avancées institutionnelles attendues du nouveau statut prévu pour les métropoles. 
Voici les positions de l’AdCF sur la gouvernance du Grand Paris extraites de la note adressée aux députés avant le débat du projet de loi en commission des lois à partir du 1er juillet 2013 : http://www.adcf.org/files/Reaction-AdCF-PJL-MAP-et-metropole-26062013.pdf



Les positions de l’AdCF sur l’Ile-de-France et le Grand Paris


Depuis 2009, l’AdCF a appelé à l’achèvement de la carte de l’intercommunalité en Ile-de-France, y compris en première couronne, en plaidant pour la constitution de communautés « consistantes » et ambitieuses dans leur périmètre (cf. sa prise de position de mars 2009). 

L’AdCF proposait également que ces intercommunalités se confédèrent, avec la Ville de Paris, à l’échelle de l’unité urbaine au sens INSEE (c’est-à-dire les plus de 400 communes qui forment la « zone dense » agglomérée) à travers un outil de coordination de type syndicat mixte pour porter l’expression du « Grand Paris » et dialoguer avec les différentes autorités régionales (conseil régional, préfecture de région, agences, STIF, SGP…) ou départementales.

L’AdCF a constaté que de considérables progrès ont été déjà apportés ces dernières années à la carte intercommunale francilienne tant en termes de couverture que de rationalisation (fusions, création de GPSO et d’Est Ensemble…). Les ambitions initiales du projet de loi méritaient ainsi d’être soutenues pour aller plus loin et doter notre région capitale d’une organisation territoriale plus efficace et plus solidaire. L’AdCF a officiellement déploré, par voie de communiqué de presse, la suppression par le Sénat de toutes les dispositions relatives à l’Ile-de-France. Elle souhaite que de nouvelles perspectives soient tracées par l’Assemblée nationale, en reprenant l’esprit du projet initial mais tout en apportant certains amendements.


REINTEGRER LE PRINCIPE DE L’ACHEVEMENT DE LA CARTE INTERCOMMUNALE DANS LES DEPARTEMENTS DE PREMIERE COURONNE

L’AdCF a souscrit à l’objectif de constituer des intercommunalités de périmètres ambitieux en première couronne (92, 93, 94) soit à travers le seuil de 300 000 habitants et/ou un nombre minimal de communes réunies (à définir mais a minima de 5 ou 6). Pour atteindre cet objectif, la réalisation d’un schéma inter-départemental, tel que proposé par la commission des lois du Sénat, au sein d’une commission réunissant des délégués des 3 CDCI concernées, est une bonne idée à réintroduire. La création d’une commission régionale, telle que l’envisageait le projet initial du gouvernement, était manifestement trop complexe (près de 350 membres selon les calculs AdCF).

Il est proposé de laisser les départements de deuxième couronne renouveler leurs SDCI en 2015 dans le cadre du droit commun, tel que la loi RCT du 16 décembre 2010 le prévoit déjà.

CREATION D’UN ETABLISSEMENT PUBLIC DU GRAND PARIS

L’AdCF déplore la suppression par le Sénat des dispositions prévues pour organiser un établissement public du Grand Paris. Dans le prolongement des travaux conduits au sein du syndicat mixte Paris métropole, une opportunité existe pour faire progresser la gouvernance du Grand Paris en l’appuyant sur des intercommunalités fortes et un outil de coordination avec la ville de Paris. L’AdCF plaide par conséquent pour la réintroduction du principe de création de cet établissement public, le cas échéant par transformation de l’actuel syndicat mixte Paris métropole.
L’AdCF souhaite au demeurant que soient mieux clarifiées les responsabilités respectives des futures intercommunalités et de l’établissement public. 

Elle plaide pour :
- des intercommunalités dotées de véritables compétences opérationnelles en matière d’aménagement et d’urbanisme (action foncière, rénovation urbaine, etc.), de logement, de développement et de gestion des mobilités de proximité ;

- un établissement public métropolitain, de type « pôle métropolitain » (syndicat mixte), fédérant ses membres autour d’une stratégie partagée et de missions de coordination.

L’établissement public doit aider à « territorialiser » les stratégies régionales (SDRIF, PDU-IF, SRCAE…), organiser la répartition des efforts entre ses membres (cf. logement) mais ne doit pas devenir une nouvelle institution de gestion intercalée entre la région, les conseils généraux et les intercommunalités.

L’AdCF a ainsi plaidé pour que soit mieux précisée l’articulation de la compétence logement des futures intercommunalités par rapport à celle qu’il était envisagé par le gouvernement de confier à l’établissement public de la métropole. En prévoyant la réalisation s’un schéma régional du logement, mais aussi d’un schéma métropolitain tout en préservant les PLH des communautés, le projet de loi initial était marqué d’une certaine complexité.
L’urgence de la question du logement en Ile-de-France milite pour un dispositif plus réactif, capable de s’appuyer sur les intercommunalités existantes et celles susceptibles de se constituer dès 2016.

L’AdCF considère qu’il sera plus efficace de confier à ces intercommunalités et à la Ville de Paris les compétences opérationnelles liées à la délégation des aides à la pierre sur le fondement de leurs PLH (dont le préfet valide l’ambition après avis du comité régional de l’habitat). La constitution de grandes intercommunalités dans l’unité urbaine de l’Ile-de-France perdrait une partie de son intérêt si ne leur était pas pleinement confiée la politique de l’habitat, en lien avec leurs compétences d’aménagement de l’espace et d’urbanisme (PLU ou schéma de secteur), et de développement économique.

Un rôle devrait leur être également confié en matière d’organisation des mobilités urbaines de proximité, à travers les plans locaux de déplacement (PLD) chargés de décliner le plan de déplacement urbain de la région Ile-de-France (PDUIF). L’AdCF souhaite que le STIF s’appuie davantage sur des autorités organisatrices de proximité (AOP) pour organiser les déplacements de courte distance (desserte fine des zones d’activité, transport à la demande) et les modes actifs (mise en accessibilité, aménagement des continuités piétonnes et cyclables).

Le rôle de l’établissement public métropolitain en matière de logement doit être pour l’essentiel un rôle de coordination et d’appui de ses membres dans leur effort de territorialisation au niveau des communes des objectifs quantitatifs fixés dans un schéma (ou plan régional) déclinant les objectifs du SRIF.
Ce schéma régional, élaboré par la région en lien avec le préfet de région (qui est l’autorité délégante des aides à la pierre et garante du DALO), pourrait comprendre obligatoirement un volet métropolitain co-produit avec l’établissement public. Une telle option réduira la superposition de documents de planification, la lourdeur des procédures et les risques contentieux.

De même, l’AdCF considère que les intercommunalités de plus de 50 000 habitants ayant l’obligation de réaliser un plan climat énergie territorial à leur échelle, il n’est pas souhaitable de prévoir un Plan climat métropolitain superposé (comme le prévoyait le projet de loi initial). Il pourrait en revanche être utile de lui confier un rôle de coordination des PCET, de soutien à leur mise en oeuvre (à travers la constitution d’outils de maîtrise d’oeuvre ou d’ouvrage mutualisés de type sociétés publiques locales) et de contribution au volet métropolitain du schéma régional climat, air, énergie (SRCAE).

L’établissement public métropolitain aura également un rôle essentiel à jouer en matière de réflexion prospective et d’animation économique pour incarner la dynamique du Grand Paris. A cet égard, la constitution d’un conseil de développement (préfigurée par le comité des partenaires de Paris métropole) était une bonne disposition prévue par le projet de loi.

Selon ses premières projections et divers scénarios étudiés, l’AdCF évalue entre 25 et 35 le nombre de communautés qui pourraient recouvrir le périmètre de l’unité urbaine à l’horizon 2016. Il est possible dans ces circonstances d’assurer un nombre satisfaisant de représentants des différentes communautés au sein de l’organe délibérant de l’établissement public métropolitain sans pour autant dégrader ses capacités de décision. L’AdCF a proposé d’accorder deux sièges de plein droit à chacun de ses membres, et d’en attribuer un supplémentaire par tranche de 300 000 habitants. Un nombre de sièges particulier pourrait revenir à la Ville de Paris compte tenu de son poids démographique spécifique.

L’AdCF considère par ailleurs que l’établissement public de la métropole, dont le fonctionnement s’apparentera à celui d’un syndicat mixte, devra disposer de moyens provenant pour l’essentiel de ses membres. Dans un contexte budgétaire contraint, qui verra de surcroît les nouvelles intercommunalités de première couronne peser sur les équilibres de la DGF, les ressources de l’établissement public ne pourront se surajouter aux dotations de ses membres sans créer un véritable problème d’équité à l’égard des autres régions françaises.

C’est donc à travers un prélèvement, volontaire ou obligatoire, de ses membres que l’établissement public métropolitain devra retirer ses ressources de fonctionnement et d’investissement. L’AdCF est défavorable à l’attribution d’une DGF à un établissement public assimilé à un syndicat mixte.

L’AdCF considère par ailleurs que l’établissement public métropolitain doit être également le support administratif d’une « conférence métropolitaine des maires » et du dialogue avec les conseils généraux et le conseil régional. Afin de ne pas créer de nouvelles structures, une formation « ouverte » du syndicat mixte doit être envisagée ; celui-ci devant siéger en composition « fermé » lorsqu’il délibère sur des sujets de compétence communale/intercommunale.


Synthèse des positions de l’AdCF sur l’Ile-de-France : 
- réintroduire l’obligation d’achèvement et de rationalisation de la carte intercommunale en petite couronne ;
- créer un établissement public du Grand Paris chargé de coordonner les actions de ses membres.

Les propositions du rapport Duron pour repenser les stratégies nationales de transport et de mobilités

Le rapport Mobilité 21 « pour un schéma national de mobilité durable » a été remis le 27 juin 2013 au ministre chargé des transports, de la mer et de la pêche par M. Duron, Président de la commission Mobilité 21. Articulé autour de quatre axes principaux, ce rapport présente plus d’une vingtaine de recommandations pour une mobilité durable. Auditionnée le 23 avril 2013 par Philippe Duron, l’AdCF salue la qualité du travail de la commission dont les recommandations doivent être sérieusement prises en considération...
> Pour en savoir plus retrouver l'article de l'AdCF sur son site Internet. 

samedi 29 juin 2013

Pour une véritable co-production de la qualification professionnelle d’urbaniste : Les propositions du CNJU

Communiqué et information Presse
                               

Paris, le 28 juin 2013

Réuni le 27 juin 2013, le Conseil d’administration du Collectif national des jeunes urbanistes (CNJU) a voté une résolution pour la refonte du dispositif de qualification des urbanistes mis en place par l’Office professionnel de qualification des urbanistes (OPQU)* à travers quatre actions prioritaires et urgentes :

1. Réformer la gouvernance de l’OPQU pour une meilleure représentativité et une meilleure défense des intérêts des urbanistes. Cette action passe par l’ouverture du conseil d’administration de l’OPQU à l’ensemble des représentants des formateurs et des employeurs d’urbanistes en France.

2. Mettre en place un dispositif paritaire (employeurs, formateurs, représentants de la profession) d’accréditation professionnelle des diplômes français de niveau Bac+5/6 formant à titre principal des urbanistes, à l’image de ce qui existe déjà en Allemagne, aux États-Unis et au Royaume-Uni.

3. Refondre intégralement le processus de qualification en l’adaptant à la réalité des métiers exercés par les urbanistes (mise à jour du référentiel métiers de 2006) et aux dispositifs du Répertoire national des certifications professionnelles (RNCP) et de la Validation des acquis de l’expérience (VAE).

4. Mettre en conformité le dispositif de qualification avec les directives européennes 2005/36/CE du Parlement européen et du Conseil du 7 septembre 2005 relative à la reconnaissance des qualifications professionnelles et 2006/123/CE du Parlement européen et du Conseil du 12 décembre 2006 relative aux services dans le marché intérieur.

Tout en écartant la perspective de réglementation nationale de la profession, non conforme au droit européen, il s’agit d’aboutir à un véritable encadrement de l’exercice professionnel à l’échelle européenne par la reconnaissance mutuelle des diplômes, compétences et qualifications.

Ces quatre pistes de réforme s’inscrivent dans la continuité des travaux du Livre blanc « 9 propositions pour organiser la profession d’urbaniste en France » adopté en janvier 2013 par le CNJU. Dans ce document transmis au gouvernement, le CNJU appelle à « Ouvrir la qualification aux 20 000 urbanistes de France » (cf. proposition n°4 du Livre Blanc).

Quinze ans après sa mise en place, seuls 4% des 20 000 urbanistes de France ont souhaité se faire qualifier par l’OPQU. Dispositif complexe (dossier complet, oral devant un jury), éphémère (cinq ans) et coûteux (300 à 500€), la qualification OPQU n’attire pas les urbanistes, particulièrement les diplômés d’un institut ou d’une formation supérieure en urbanisme.

Maintenant à l’écart les principaux employeurs d’urbanistes et les formateurs, les instances de l’OPQU doivent tirer les leçons de cet échec en réorientant le processus de qualification en profondeur. Celui-ci doit véritablement être coproduit avec les formateurs, les agences d’urbanisme, les associations de collectivités locales compétentes en urbanisme et les représentants de la consultance privée, afin que cette mission de service public soit véritablement assurée.

Le CNJU a adressé ces derniers jours plusieurs courriers à Cécile Duflot, ministre de l’Égalité des territoires et du Logement, à Michel Sapin, ministre du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social, et à Thierry Repentin, ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères, chargé des Affaires européennes, pour que la qualification d’urbaniste réponde aux attentes des maîtres d’ouvrage compétents urbanisme et s’inscrive dans les droits français et européen.

Prévues par le projet de loi pour l’accès au logement et un urbanisme rénové (ALUR), présenté cette semaine en conseil des ministres, la généralisation des PLU intercommunaux et la couverture nationale en Schémas de cohérence territoriale (SCOT) vont nécessiter le recours à des urbanistes professionnels formés, qualifiés et dotés de compétences transversales et polyvalentes. Ces dispositions importantes vont dans le bon sens, mais doivent s’accompagner de la mobilisation de ces compétences dans les domaines de la planification stratégique (études prospectives, diagnostics territoriaux) et de la conduite de projets urbains et territoriaux.

> Retrouvez la résolution du Conseil d’administration du CNJU à l’adresse suivante :
http://www.jeunes-urbanistes.fr/wp-content/uploads/2013/06/20130627-Résolution-CA-CNJU-Qualification-V3.pdf


Contacts CNJU :
François Favard, Président du CNJU, ffavard@cnju.fr / Tél. +33-(0)6-26-01-36-39
Clément Marquis, Délégué général du CNJU cmarquis@cnju.fr / Tél. +33-(0)6-24-48-50-26

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Constitué en février 2010, le Collectif national des jeunes urbanistes (CNJU) regroupe 1300 membres (urbanistes professionnels et en formation) et 17 associations de diplômés affiliées à des Instituts d’urbanisme et des établissements de formation supérieure en urbanisme et aménagement du territoire.


* L’Office professionnel de qualification des urbanistes (OPQU) est une association de la loi 1901, créée le 3 mars 1998, avec le soutien de l’Association des Maires de France (AMF) et de l’État pour assurer une mission de service public, dans le cadre d’un protocole signé le 22 juillet 1998 avec les associations d’urbanistes APUCT, AUDE, SFU, FNAU, FNCAUE et FNC PACT-ARIM, réunies dans la confédération du CFDU et le Ministre en charge de l’urbanisme.

> En savoir plus : http://www.jeunes-urbanistes.fr/?p=1873

dimanche 16 juin 2013

Le dossier spécial de l'AdCF sur les projets de loi de Décentralisation et de réforme de l'action publique

Droits Photo : Assemblée nationale 
Force de propositions sur la modernisation de notre organisation territoriale et l'exercice des compétences décentralisées, l'AdCF a pris part activement et de manière constructive aux débats préparatoires sur la réforme de la décentralisation et de la modernisation de l'action publique souhaitée par le président de la République en 2012. Clarification des compétences, renforcement des responsabilités régionales, intégration communautaire, affirmation des métropoles,... ce dossier spécial permet de retrouver les propositions des instances de l'AdCF, de disposer d'une veille parlementaire sur le chantier législatif et d'en présenter les divers enjeux.

> Retrouver le dossier sur le site Internet de l'AdCF

dimanche 9 juin 2013

Le Sénat décentralise et dépénalise le stationnement pour renforcer l’efficacité des politiques locales de déplacements

Le GART et l’AdCF se félicitent de l’adoption à l’unanimité par le Sénat, le 5 juin 2013, de l’amendement qui rend possible la décentralisation et la dépénalisation du stationnement. Adopté au cours de l’examen du texte en séance publique, cet amendement permet aux communes, communautés et autorités organisatrices intercommunales de disposer pleinement du levier de la gestion du stationnement pour mettre en œuvre leurs politiques de déplacements. Le GART et l’AdCF appellent désormais à un vote identique à l’Assemblée nationale.
> En savoir plus sur le site Internet de l'AdCF